En une génération, la Régie Nationale des Usines Renault, constructeur régional, s’est transformée en un leader mondial de son marché. J’ai voulu témoigner de l’évolution des rapports humains entre ingénieurs, de l’intérieur. Comment la passion de la technique et la coalescence des compétences des Renault autour du Produit est devenue petit à petit celle de l’obsession de la marge opérationnelle ?

Les tâches se sont divisées à l’extrême. Les ingénieurs métiers, garants des nouvelles « guildes » techniques, évoluent au sein de réunions immatérielles. Le patron du projet est devenu facilitateur.

L’accélération des échanges et la multitude de nationalités de nos interlocuteurs, nous font prendre conscience d’autres modes de pensée et de cultures, dont l’efficience vaut largement la nôtre. Ainsi nous perdons petit à petit notre mode d’administration central en apprenant à composer avec les équipes locales. Avec le recul, c’est bien cette formidable adaptabilité, dont les Renault ont toujours fait preuve, qui caractérise ce constructeur.